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Rencontre avec Moussa CAMARA, Président des Déterminés!

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A peine âgé de 30 ans, Moussa CAMARA, est dans le milieu associatif depuis près de 10 ans. En effet, il est la fois président des associations Agir Pour Réussir et Les Déterminés. D’origine malienne, il a grandi dans un quartier difficile en région parisienne. Cependant, malgré les difficultés qu’il a pu rencontrer, il n’en reste pas moins un homme optimiste.

Présent à la soirée de remises des diplômes de la 4ème promotion des Déterminés, le 27 mars dernier,  il a accepté de nous présenter ce nouveau projet. Cela s’est passé au siège du MEDEF en présence de Pierre-GATTAZ et de plusieurs chefs de grandes entreprises françaises.

 

Racontez nous un peu votre parcours ?

J’ai eu un parcours scolaire classique. Comme beaucoup de jeunes, j’ai rencontré des difficultés disciplinaires au collège. Néanmoins, je n’ai jamais laissé tomber les études. J’ai étudié pendant deux ans en comptabilité.

Mais comme ça ne me plaisait pas, je me suis orienté vers la logistique. J’ai pu très vite me rendre compte des opportunités qu’il y avait dans ce secteur, ce qui m’a permis de m’y projeter.

L’année de mon bac pro, j’ai fait une rencontre qui allait être décisif dans ma vie. J’ai rencontré un entrepreneur qui travaillait dans le secteur de la télécommunication et qui cherchait des techniciens afin d’installer du matériel chez les clients.

Toutefois, il ne recrutait pas directement, mais cherchait des sous-traitants pour exercer cette fonction. Il m’a donc proposé de monter ma société, afin de me donner mon premier contrat. C’est ainsi que j’ai monté ma première structure avec un ami et que je me suis retrouvé chef d’entreprise à seulement 21 ans.

Cela n’a pas été difficile de vous lancer dans l’entreprenariat aussi jeune ?

Je suis quelqu’un d’audacieux et fonceur. J’ai vu une opportunité tellement grande et je fonctionne beaucoup à l’intuition. C’est pour cette raison, que je n’ai pas eu peur de monter ma société.

Je savais bien qu’au pire des cas, je n’avais rien à perdre. Certes, je ne connaissais rien au domaine de la télécommunication. Mais la seule compétence que j’avais c’était le goût du travail et cela m’a été très utile.

 

Comment est né le mouvement Les Déterminés?

Grâce à mon association Agir Pour Réussi, j’ai eu l’occasion de partir aux Etats-Unis pendant un mois, où j’ai effectué un stage dans une grande fondation à côté de la maison blanche. J’y ai rencontré des personnes très intéressantes et visiter des quartiers difficiles. C’est ce qui m’a permis de comparer la situation économique et sociale aux Etats-Unis par rapport à celle de la France. Je suis parti du constat qu’ici, peu importe le milieu d’où l’on vient, il n’est pas impossible de réussir.

L’association s’occupe beaucoup des questions sociales, mais la plupart des jeunes qui venaient nous voir souhaitaient surtout que nous les aidions à trouver un stage, un emploi, apprendre à faire un CV etc. Nous avons donc décidé de développer un réseau d’entreprises, grâce à des sessions de rencontres entre les demandeurs d’emploi et les sociétés, afin d’apporter des réponses concrètes à nos jeunes.

Puis, nous avons reçu de nouvelles demandes de personnes qui souhaitaient montrer leur entreprise et qui avaient besoin d’un accompagnement. J’ai été a un événement où j’ai rencontré Pierre GATTAZ et j’ai pu échangé avec lui autour de ces nouvelles problématiques et la difficulté d’entreprendre lorsque l’on est un jeune des quartiers. Il a accepté de venir à la rencontre de ces jeunes à Cergy-Pontoise et à échanger avec eu. Ainsi, il a pu se rendre compte du potentiel à développer et a donc décider de nous soutenir dans l’élaboration de cette formation.

Aujourd’hui la 4ème promotion est récompensée. Que sont devenu les promotions antérieures? Y a-t-il eu des succès stories?

Depuis le lancement de la formation, nous n’avons eu que des retours positifs. Le premier succès, c’est aucun des participants n’a abandonné la formation. Puis, il y ceux qui ont créé leur entreprise et d’autres qui ont trouvé un travail ou une formation à l’issue du stage. Ce qu’il y a de plus remarquable, c’est que des participants des promotions précédentes accompagnent les nouveaux à développer leur projet, à préparer leur soutenance ou font parti du jury.

Parmi les réussites, nous avons une ancienne déterminée qui a créé sa société de traiteur et événementiel, qui d’ailleurs nous fournis les repas du midi. Il y a aussi Samira qui a monté sa boutique de prêt-à-porter féminin et qui a ouvert une boutique éphémère à Paris. Elle en ouvrira bientôt une deuxième à Cergy-Pontoise. Il y a également Nina qui a lancé son entreprise d’audiovisuel et fait des reportages, notamment pour France 2.

 

Quelles sont vos perspectives futures ?

Nous avons lancé le projet en janvier 2015. La première promotion était un projet pilote qui nous a permis de voir quels était les points positifs et les axes d’amélioration.

Parti de cette analyse, nous avons décidé de lancer la deuxième promotion qui a rencontré un franc succès. Nous avons donc ouvert la troisième puis la quatrième aujourd’hui. Les candidatures viennent de toute la France. Par conséquent, cette formation sera prochainement disponible à Nancy et à Lyon.

Avez-vous des projets au Mali, votre pays d’origine ?

Nous faisons parti d’un monde global grâce au numérique. Je pars du principe qu’il ne faut pas se limiter. Je pense que ce serait intéressant de créer une synergie entre la France et l’Afrique par le biais des Déterminés.

J’ai eu l’opportunité d’assister à un débat au forum économique à Bamako où il y avait plusieurs chefs d’état. J’ai rencontré des jeunes qui se débrouillent très bien et avec qui nous pourrions créer une passerelle. J’y réfléchis mais je n’ai pas encore de projets concrets pour le moment.

Vous êtes un peu un mentor pour ces jeunes. Et vous, qui est votre modèle?  Quelle est votre devise dans la vie ?

Je n’ai pas de modèle en particulier. Je m’inspire de tout le monde. Toutes les personnes que je croise quotidiennement peuvent m’inspirer.

Il s’agit parfois des jeunes de mon association. Je les vois se donner à fond dans leur projet, et cela m’aide à avancer. J’ai aussi fait des rencontres inspirantes, tels que des entrepreneurs qui racontent leurs parcours, parfois pas aussi faciles qu’on pourrait le croire.

Après les faits divers récents comme la mort d’Adama Traoré et plus récemment l’interpellation musclée de Théo à Aulnay-sous-Bois, quel message souhaitez vous transmettre aux jeunes des quartiers ? 

Nous devons dire aux jeunes que c’est dur et révoltant mais il faut combattre cela.  Et ceci passe par des actions concrètes et positives. Je prends l’exemple de mon quartier, où mon association AGIR POUR REUSSIR a été créée suite à une situation similaire à celle d’Aulnay-sous-Bois.

Nous soutenons les familles en difficulté, nous lançons des campagnes de communication contre la délinquance, nous faisons du soutien scolaire, sans rien attendre en retour. Et c’est grâce à toutes ces actions que nous continuons d’avancer en restant optimiste.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune de quartier, sans diplôme, sans argent mais avec un projet ?

Je commencerai par lui dire que c’est très difficile de monter un projet et que ce cela demande beaucoup de sacrifices. Néanmoins, il faut qu’il garde en tête que rien n’est impossible et qu’il faut qu’il se donne les moyens de réussir.

Tout le monde suit un parcours différent dans lequel nous ne nous retrouvons pas forcément. Mais, il y a toujours des caractéristiques auxquelles nous nous identifions :

  • L’audace de monter mon projet
  • La confiance en soi et en son projet
  • La détermination d’aller jusqu’au bout de son objectif et de ne rien lâcher.

 

Merci à Moussa CAMARA!
www.lesdetermines.fr

 

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