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Le tembé, l’art de « ceux qui s’évadent »

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Le tembe est un art dit « noir-marron » ou « marron », né dans les communautés autonomes crées par les esclaves africains et leurs descendants, du Suriname (ancienne Guyane hollandaise) et de Guyane qui se sont enfuis pour se réfugier dans la forêt amazonienne : c’est ce qu’on appelle le Grand Marronage. 

Les « noirs-marrons » ou « marrons » ont ainsi créé différentes communautés autonomes (notamment Boni ou Aluku, Saamaka, Pamaka et Ndyuka), toutefois l’appellation originelle est « Bushinenge » qui signifie les « Noirs de la forêt » (Jean Moomou, historien Boni – voir plus bas – Interview pour RFI).

Sculpture sur bois, peinture, tissus brodés, les supports du tembé sont multiples. A l’origine, ce sont des objets du quotidien, plats, peignes, pagaies, dont l’origine remonte jusqu’au XIXème siècle. Mais progressivement, l’utile est délaisser au profit du beau.

Dans le langage quotidien, le mot tembe renvoie à tout ce qui est fait à la main, en respectant les figures et motifs traditionnels, tout en acceptant des courants plus novateurs. 

Différentes techniques sont utilisées, on peut citer à titre d’exemples le koti tembe, sculpture sur bois, et le ferfi tembe, peinture sur bois ou toile. Les géométries, et les couleurs caractérisent cet art. Elles font références à des valeurs universelles : amour, famille, nature etc. 

Aujourd’hui, ce sont de jeunes photographes bushinengés qui témoignent eux-mêmes de leur culture et des tensions auxquelles ils sont soumis. 

Ne manquez pas l’exposition,  “Marronnages, Tembé, et photographies des Guyanes aujourd’hui” qui se tient actuellement, jusqu’au 6 mai, à la galerie Dominique Fiat à Paris. Toutes les infos ici !

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