La dernière oeuvre d’Hollywood, THE WOMAN KING est-elle réellement à la hauteur des célèbres Agodjié (Amazones) du Danxômè (Dahomey) ?
Les Agodjié étaient une unité de guerrières qui protégèrent le royaume de Dahomey au XIXème siècle (actuel Bénin). THE WOMAN KING tente de raconter leur histoire. Ainsi les spectateurs suivent le destin de la Générale Nanisca, qui entraine une nouvelle génération de recrues et les prépare à la bataille contre un ennemi déterminé à détruire leur mode de vie : les marchands d’esclaves.
A la réalisation, Gina Prince-Bythewood (Love and Basketball, ça vous parle ?) et à l’affiche, nulle autre que Viola Davis dans le rôle Nanisca. Il y a également des petites surprises : les apparitions de Zozibini Tunzi (Miss Afrique du Sud et Miss univers 2019) ou encore Angélique Kidjo, la béninoise la plus connue du monde !
Les Mino, guerrières féroces et féministes avant-gardistes
Les guerrières protectrices du Dahomey sont surnommées Amazones du Dahomey par les colons européens. Elles avaient pourtant bien leurs noms : Mino, qui signifie « nos mères » ou encore Agodjié, qui signifie « ote-toi de là ; fais-moi place », en langue Fon. Le premier régiment de Mino aurait été constitué sur ordre de la première reine du Dahomey Hangbè (XVIIIème siècle), fille du roi Houegbadja.
Elles constituent par la suite, l’unité d’élite du roi Ghézo au XIXème siècle, lui jurant fidélité jusqu’à la mort. Eduquées au combat très jeunes, elles étaient considérées plus fortes et plus courageuses que les hommes. Elles ont ensuite lutté et appliqué leur devise vaincre ou mourir jusqu’à la chute du royaume en 1892, face à l’invasion française.
Elles ont inspiré les guerrières du Wakanda
Les Agodjié ont inspiré les Dora Milaje, guerrières protectrices du royaume fictif du Wakanda dans le film BLACK PANTHER. On retrouvait en elles les valeurs d’honneur et la fidélité des réelles Agodjié du Dahomey.
Une Agodjie érigée en monument à Cotonou (Bénin)
Le Bénin a récemment rendu hommage à ses guerrières en inaugurant le 30 juillet, la statue d’une Agodjie. Il s’agit d’une structure impressionnante de 30 mètres de haut et 150 tonnes, revêtu de bronze. Jean Michel Abimbola, ministre du Tourisme, des Arts et de la Culture a précisé à ce propos :
» Nous avons là, à travers cette amazone, la figure de l’héroïsme féminin béninois, du courage, de la bravoure, de la splendeur, de la fierté féminine béninoise. Nos mères, nos femmes, nos filles d’hier qui ont su avec courage et bravoure défendre les frontières d’un royaume et qui aujourd’hui continuent de défendre les frontières d’une République, et qui tous les jours à travers le marché, leur engagement citoyen, continuent de nous montrer cette figure moderne, cette figure de courage. Donc, cette esplanade, oui c’est une ode à la femme béninoise … «